Loredana Bianconi accompagne une amie dans sa recherche d'un emploi, quête ô combien périlleuse quand on a 45 ans. En filmant de l'intérieur ce vécu personnel, le récit procède par touches et réverbérations. Au travers des démarches et réflexions du personnage, on est amené à méditer sur la solidarité, l'âge, la beauté, l'autonomie, le bonheur, les utopies, et ce jusqu’aux moments les plus fragiles et les plus intimes du rapport à soi. Peut-on être différente lorsqu'on se présente sur le marché du travail ? A-t-on encore le droit de penser le travail comme une découverte, un désir, une expérimentation ?
« Le cinéma de Loredana Bianconi a souvent été illuminé par des figures de femmes en révolte intérieure ou en résistance ouverte… Ici, à partir d’un jeu de miroir avec son personnage, la réalisatrice tisse un propos d’une densité percutante autour de la situation des femmes dans leur rapport au travail, à la domination, à l’aliénation et à la révolte. "C’est sans aucun doute la solidarité indéfectible entre les femmes et l’affirmation d’un sentiment de sororité qui caractérisent le mieux le cinéma de Loredana Bianconi. Chacun de ses films en développe les thèmes et en explore les territoires, réels et imaginaires, pour en traduire l’humanité par un travail de recherche et de mémoire, et par le partage d’un langage en quête de vérité." écrivait Serge Meurant avec tant de justesse à propos du cinéma de Loredana Bianconi. Difficile d’être plus juste… »
Javier Packer
« C'est par un effet de miroir et le portrait d'une femme-soeur que Loredana Bianconi nous fait don de la vision d'un monde, le nôtre, où la simple recherche d'un emploi se mue en cauchemar.
Ce quasi dédoublement de la cinéaste lui permet d'affronter le réel avec ses propres mots, ses propres images sans escamoter jamais la part objective de son enquête. Son questionnement va à l'essentiel. Comment exister au sein d'une société hostile lorsqu'on est femme, lorsque la jeunesse est passée et que l'on résiste à la soumission qu'implique la séduction ou l'acquiescement au pouvoir ?
Il y a également, dans ce film mélancolique et puissant, une poésie des lieux désertés par l'industrie, une ironie mordante à l'égard d'un système de sélection aveugle et d'exclusion. Il met l'accent non seulement sur l'incommunicabilité érigée en règle du jeu mais aussi sur l'insensibilité de notre regard sur le monde. »
Serge Meurant
« Je vais surtout vers les sujets muets – ou réduits au silence – de l’histoire. J’essaye d’écouter sans juger et de comprendre. Je me rends ouverte et disponible à la parole de l’autre pour alerter la mémoire, provoquer des réactions, des réflexions. C’est ma démarche militante. »
Loredana Bianconi