Rain (Olivia Rochette & Gerard-Jan Claes, 2012)
Rain
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Part of 
Deel van 
Partie de 
Rain (Olivia Rochette & Gerard-Jan Claes, 2012)
Language
Taal
Langue
anglais, néerlandais, français
Subtitles
Ondertitels
Sous-titres
anglais, néerlandais, français
Available
Beschikbaar
Disponible
dans le monde entier
Duration
Duur
Durée
83'
Aspect Ratio
Beeldverhouding
Format d'image
1.78

Le 25 mai 2011, le prestigieux Ballet de l’Opéra national de Paris a présenté pour la première fois une chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker, Rain. Les cinéastes Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes ont suivi les répétitions, des auditions à la première. Dans le film, Anne Teresa De Keersmaeker et sa compagnie de danse Rosas transmettent la singularité du vocabulaire gestuel de la chorégraphe aux danseurs de l’Opéra national de Paris. La rigidité du ballet cède la place à une autre forme de rigueur à savoir la trame mathématique de Rain qui recèle toutefois une importante dimension émotionnelle. Un documentaire poétique à propos de la recherche du regard et du doute au sein de l’espace parfois oppressant de l’opéra.

« À la demande de l’Opéra de Paris, Anne Teresa De Keersmaeker accepte de monter à nouveau Rain (2001), dont la gestuelle contemporaine paraît a priori étrangère à l’illustre compagnie française. Familiers du travail de la chorégraphe qui leur a déjà commandé des captations, les réalisateurs partagent avec elle un goût de la rigueur et de la sensualité. En l’occurrence, sobriété documentaire et discrètes incursions romanesques, comme lorsque, faisant fi de la chronologie et des règles de la compagnie de l’Opéra (filmer, d’accord, mais pas une seule personne), la caméra s’attarde sur la beauté gracile de l’une des ballerines. Le montage alterne ainsi des régimes d’images différents : vidéo de la première création de Rain que consulte parfois la troupe, plans de caméras de surveillance de l’Opéra, conversations téléphoniques de la chorégraphe... Le film se fait rideau, semblable à la frange minimale et ondoyante du décor de Rain à Paris. Par ce qu’elle soustrait au regard, cette forme fragmentaire suggère qu’au-delà du travail technique d’apprentissage des pas, une appropriation plus mystérieuse a lieu. Une transmission visible seulement, peut-être, dans le présent vivant de la performance. » 

Charlotte Garson

« Dans cette histoire de transmission entre les danseurs de Rosas et les jeunes danseurs de l’Opéra qui reprennent leur rôle, il y a tous les ingrédients du suspense quasi hitchcockien avec ces images en reflets ou à travers des vitres du studio, ces voix invisibles au téléphone, ces personnages mystérieux dans les couloirs, ces regards, ces chuchotements discrets, ces petits drames et ces moments de communion subite et inespérée. » 

Jean-Marie Wynants

Language
Taal
Langue
anglais, néerlandais, français
Subtitles
Ondertitels
Sous-titres
anglais, néerlandais, français
Available
Beschikbaar
Disponible
dans le monde entier
Duration
Duur
Durée
83'
Aspect Ratio
Beeldverhouding
Format d'image
1.78
A Film by
Een film van
Un film de
With
Met
Avec
Anne Teresa De Keersmaeker, Leonore Baulac, Jakub Truszkowski
Image
Beeld
Image
Olivia Rochette
Sound
Geluid
Son
Gerard-Jan Claes
Producer
Producent
Producteur
Bart Van Langendonck
Editing
Montage
Montage
Olivia Rochette, Gerard-Jan Claes, Dieter Diependaele
Music
Muziek
Musique
‘Music for 18 Musicians' by Steve Reich performed by Ictus & Synergy Vocals
Sound Editing
Klankmontage
Montage Son
Olivia Rochette, Gerard-Jan Claes
Sound Mix
Klankmix
Mixage son
Thierry De Vries
Colour Correction
Kleurcorrectie
Etalonnage
Reinder Vankeerbergen
Production
Productie
Production
Savage Film
Co-production
Coproductie
Coproduction
Sciapode, Opéra national de Paris
With the Support of
Met de steun van
Avec le soutien de
Flanders Audiovisual Fund (VAF), CNC, the Media Development Program of the E.U., the Belgian tax shelter for film financing (investor : B-architecten)
In association with
In samenwerking met
En association avec
Eyeworks

Perspective sur Rain

Sous la plume de Charlotte Garson critique du cinéma et rédactrice en chef adjointe des Cahiers du Cinéma :

“À la demande de l’Opéra de Paris, Anne Teresa De Keersmaeker accepte de monter à nouveau Rain (2001), dont la gestuelle contemporaine paraît a priori étrangère à l’illustre compagnie française. Familiers du travail de la chorégraphe qui leur a déjà commandé des captations, les réalisateurs partagent avec elle un goût de la rigueur et de la sensualité. En l’occurrence, sobriété documentaire et discrètes incursions romanesques, comme lorsque, faisant fi de la chronologie et des règles de la compagnie de l’Opéra (filmer, d’accord, mais pas une seule personne), la caméra s’attarde sur la beauté gracile de l’une des ballerines. Le montage alterne ainsi des régimes d’images différents : vidéo de la première création de Rain que consulte parfois la troupe, plans de caméras de surveillance de l’Opéra, conversations téléphoniques de la chorégraphe… Le film se fait rideau, semblable à la frange minimale et ondoyante du décor de Rain à Paris. Par ce qu’elle soustrait au regard, cette forme fragmentaire suggère qu’au-delà du travail technique d’apprentissage des pas, une appropriation plus mystérieuse a lieu. Une transmission visible seulement, peut-être, dans le présent vivant de la performance.”

Les cinéastes Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes à propos de leur film :

“En 2009, Anne Teresa De Keersmaeker nous a demandé de filmer sa chorégraphie The Song. Ce fut le début d’une longue collaboration : à ce jour, nous avons filmé des dizaines de spectacles, vidéos, entretiens, bandes-annonces et avons également réalisé deux documentaires qui détaillent son processus de travail, , toujours en collaboration étroite avec Rosas, la compagnie de danse d’Anne Teresa. Nous avons très rapidement développé une forte affinité avec le travail d’Anne Teresa. Ses spectacles oscillent entre un monde abstrait, mental et un monde concret, physique. Les danseurs eux-mêmes alternent entre maitrise, ordre et symétrie d’une part, et font preuve, d’autre part, d’une explosivité́ et d’une perte totale de contrôle. Cela crée une esthétique complexe mais riche. Anne Teresa parvient à travailler, à l’intérieur d’un cadre strictement défini, de manière très intuitive.

C’est aussi un point très important dans notre conception du documentaire. Nous aimons travailler de manière intuitive dans un cadre prédéterminé. Chaque film a un point de départ défini et se développe au gré des rencontres avec des personnes, un espace, un morceau de musique, des couleurs et textures... C’est une façon tout aussi rationnelle que spontanée de travailler, sans pour autant que l’arbitraire prenne le relais. Pour nous, le documentaire représente bien davantage qu’un moyen de transmettre des informations. C’est la combinaison d’une candeur espiègle et d’une structure complexe qui peut parfois faire naître une certaine poésie raffinée.

Quand Anne Teresa a accepté de mettre en scène une pièce à l’Opéra de Paris, elle a nous demandé de créer un documentaire sur le processus. Dès que nous avons franchi les portes de l’Opéra de Paris, un monde merveilleux s’est ouvert à nous : une institution avec une hiérarchie stricte, des règles et des danseurs étoiles. Des rouages complexes se cachent derrière cette imposante façade. Notre documentaire Rain se focalise sur la manière dont Anne Teresa, au sein de Rosas, transmet son langage de la danse aux danseurs de ballet ayant reçu une formation classique. C’est une rencontre filmée entre ces deux mondes.

Rain n’est pas un simple enregistrement des méthodes de travail d’Anne Teresa. Le documentaire est composé d’un ensemble d’espaces visuels, auditifs ainsi que de personnages : le studio de répétition, l’Opéra, la musique crée par les sons du bâtiment, un danseur de Rosas, des images de caméra de surveillance, une jeune ballerine, des images de télévision, un chanteur... et à travers les conversations téléphoniques, également la voix impliquée d’Anne Teresa. Parce qu’elle n’était pas en mesure d’être constamment là physiquement, elle suivait parfois le processus de création par téléphone. Les appels sont des points d’encrage narratif qui nous mènent progressivement vers la première du spectacle. Le film est construit comme une expérience, comme une chorégraphie dans laquelle nous jouons avec les mouvements, les espaces, les contrepoints et les éléments récurrents dans le son et l’image.”

Perspective sur Rain

Sous la plume de Charlotte Garson critique du cinéma et rédactrice en chef adjointe des Cahiers du Cinéma :

“À la demande de l’Opéra de Paris, Anne Teresa De Keersmaeker accepte de monter à nouveau Rain (2001), dont la gestuelle contemporaine paraît a priori étrangère à l’illustre compagnie française. Familiers du travail de la chorégraphe qui leur a déjà commandé des captations, les réalisateurs partagent avec elle un goût de la rigueur et de la sensualité. En l’occurrence, sobriété documentaire et discrètes incursions romanesques, comme lorsque, faisant fi de la chronologie et des règles de la compagnie de l’Opéra (filmer, d’accord, mais pas une seule personne), la caméra s’attarde sur la beauté gracile de l’une des ballerines. Le montage alterne ainsi des régimes d’images différents : vidéo de la première création de Rain que consulte parfois la troupe, plans de caméras de surveillance de l’Opéra, conversations téléphoniques de la chorégraphe… Le film se fait rideau, semblable à la frange minimale et ondoyante du décor de Rain à Paris. Par ce qu’elle soustrait au regard, cette forme fragmentaire suggère qu’au-delà du travail technique d’apprentissage des pas, une appropriation plus mystérieuse a lieu. Une transmission visible seulement, peut-être, dans le présent vivant de la performance.”

Les cinéastes Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes à propos de leur film :

“En 2009, Anne Teresa De Keersmaeker nous a demandé de filmer sa chorégraphie The Song. Ce fut le début d’une longue collaboration : à ce jour, nous avons filmé des dizaines de spectacles, vidéos, entretiens, bandes-annonces et avons également réalisé deux documentaires qui détaillent son processus de travail, , toujours en collaboration étroite avec Rosas, la compagnie de danse d’Anne Teresa. Nous avons très rapidement développé une forte affinité avec le travail d’Anne Teresa. Ses spectacles oscillent entre un monde abstrait, mental et un monde concret, physique. Les danseurs eux-mêmes alternent entre maitrise, ordre et symétrie d’une part, et font preuve, d’autre part, d’une explosivité́ et d’une perte totale de contrôle. Cela crée une esthétique complexe mais riche. Anne Teresa parvient à travailler, à l’intérieur d’un cadre strictement défini, de manière très intuitive.

C’est aussi un point très important dans notre conception du documentaire. Nous aimons travailler de manière intuitive dans un cadre prédéterminé. Chaque film a un point de départ défini et se développe au gré des rencontres avec des personnes, un espace, un morceau de musique, des couleurs et textures... C’est une façon tout aussi rationnelle que spontanée de travailler, sans pour autant que l’arbitraire prenne le relais. Pour nous, le documentaire représente bien davantage qu’un moyen de transmettre des informations. C’est la combinaison d’une candeur espiègle et d’une structure complexe qui peut parfois faire naître une certaine poésie raffinée.

Quand Anne Teresa a accepté de mettre en scène une pièce à l’Opéra de Paris, elle a nous demandé de créer un documentaire sur le processus. Dès que nous avons franchi les portes de l’Opéra de Paris, un monde merveilleux s’est ouvert à nous : une institution avec une hiérarchie stricte, des règles et des danseurs étoiles. Des rouages complexes se cachent derrière cette imposante façade. Notre documentaire Rain se focalise sur la manière dont Anne Teresa, au sein de Rosas, transmet son langage de la danse aux danseurs de ballet ayant reçu une formation classique. C’est une rencontre filmée entre ces deux mondes.

Rain n’est pas un simple enregistrement des méthodes de travail d’Anne Teresa. Le documentaire est composé d’un ensemble d’espaces visuels, auditifs ainsi que de personnages : le studio de répétition, l’Opéra, la musique crée par les sons du bâtiment, un danseur de Rosas, des images de caméra de surveillance, une jeune ballerine, des images de télévision, un chanteur... et à travers les conversations téléphoniques, également la voix impliquée d’Anne Teresa. Parce qu’elle n’était pas en mesure d’être constamment là physiquement, elle suivait parfois le processus de création par téléphone. Les appels sont des points d’encrage narratif qui nous mènent progressivement vers la première du spectacle. Le film est construit comme une expérience, comme une chorégraphie dans laquelle nous jouons avec les mouvements, les espaces, les contrepoints et les éléments récurrents dans le son et l’image.”