Après une longue journée de travail, Khadija (58 ans) s’endort dans le dernier métro. Elle se réveille au terminus, à l’autre bout de la ville, et doit rentrer chez elle à pied. Cette traversée nocturne l’oblige à demander de l’aide, et à en donner, à celles et ceux qui comme elle, traversent la nuit.
« Car cette étrangeté est une façon de se préserver des archétypes en maintenant du mystère : si ce clochard, ce clandestin, ce chien, ce vigile ou même ces policiers ne sont pas réductibles aux mots par lesquels on les désigne ici, c’est justement parce que la dimension quasi onirique du film sait les maintenir dans leur singularité fondamentale. Parce qu’il est belge et nocturne, beaucoup ont déjà comparé Ghost Tropic au magnifique Toute une nuit de Chantal Akerman. Ça n’est pas faux, mais on a plutôt pensé à une référence apparemment plus lointaine : l’Autre Côté de l’espoir, d’Aki Kaurismäki, un autre film opposant la nuit aux clichés véristes pour montrer autrement ceux que les actualités condamnent aux généralités. »
Marcos Uzal