Melrick est un jeune garçon qui passe l’été en Guyane chez sa grand-mère. Au cours de son séjour, il apprend à jouer du tambour pour raviver la mémoire de son oncle défunt, Lucas, mort dans des circonstances tragiques. Malgré une vague de meurtres de jeunes hommes qui secoue l'actualité, Melrick prend conscience de sa place dans une famille détruite par un deuil irréparable.
« En mars 2012, j’ai 19 ans. J’apprends depuis la France la mort brutale de mon cousin à Cayenne, poignardé à plusieurs reprises lors d’une soirée, suite à un différend entre jeunes. Lucas a succombé sur place à ses blessures. Il m’a fallu une longue période de gestation pour parvenir à trouver la manière la plus juste d’aborder le drame de sa mort. Ici s’entremêlent plusieurs histoires de ma relation à la Guyane, territoire d’où est issue ma famille. Tout en cherchant à me tenir au plus proche des protagonistes, j’ai tenté d’inventer une fiction qui est aussi une réflexion sur la persistance de la violence dans un territoire marqué par l’histoire de l’esclavage transatlantique. Le film est une plongée au cœur des histoires qui hantent les sociétés européennes « en retour », pour citer Aimé Césaire. Une histoire qui nous revient avec toute la violence de ce fameux Nouveau Monde jadis fantasmé. Mon cinéma tente de créer les conditions sensibles et délicates d’un dialogue interculturel dont nous savons qu’il est devenu à présent très tendu dans nos sociétés où les histoires enfouies resurgissent. Ce film est donc intime mais ambitionne également d’être un outil de découverte, de débat et de lien social. »
Maxime Jean-Baptiste / Note d'intention
« Au rythme des tambours et de la musique locale, le film qui flotte entre réalité et fiction mais dégage une incroyable authenticité exprime la survivance des traumatismes du passé dans le présent et touche à l'universel dans cette quête douloureuse et intime qui chemine vers la lumière. »
Fabienne Bradfer / Le Soir
« Kouté vwa fait avant tout de ses personnages les éclaireurs d'une mémoire fragile. Il s'avance comme mû d'un optimisme blessé, un œil sur ce qui est perdu, un autre sur ce qui perdure. »
Romain Lefebvre / Cahiers du Cinéma
« Servi par une image superbe qui sublime les corps plus encore que les paysages qu’ils habitent, Kouté vwa est un prometteur premier long métrage, qui donne à voir les images manquantes d’un territoire en souffrance, mais riche de ceux qui le font vivre et le racontent. »
Aurore Engelen / Cineuropa
« C’est l’environnement sonore et le propos qui constituent les véritables forces de ce documentaire. Maxime Jean-Baptiste souligne l’importance de l’oralité en Guyane et dans les Antilles. Le son, à la fois immersif et émotionnel, vient enrichir l’atmosphère du film, renforçant le lien entre les personnages et leur contexte. Au rythme des tambours, la bande-son plonge le spectateur au cœur de l’univers guyanais, où chaque note résonne comme une extension des émotions et des tensions vécues par les personnages. »
Malko Douglas Tolley / Cinergie
« Ce sont les strates d’un mille feuilles qui se complètent sans hiérarchie : funérailles, grand-mère, souvenir de Lucas, Melrick tambouyé, premier concert, énergie du groupe… Le rhizome qui les relie est souterrain, à construire dans notre tête. Il est à la fois mémoire post-coloniale et devenir. Il est conscience de la perte mais propose d’écouter ensemble les vécus à transmettre. Kouté vwa : écouter les voix. »
Olivier Barlet / Africultures
« Le film s’ouvre avec la musique Prends courage Ô de Josy Masse, grande chanteuse guyanaise. Continuer à avancer malgré la violence, la mort, malgré nos chamailleries qui parfois se transforment en séparation, malgré la difficulté de faire communauté dans un contexte de départementalisation, qui, comme a pu le souligner de manière si juste Aimé Césaire, n’est rien moins d’autres qu’un contexte de colonie, ni plus ni moins. »
Maxime Jean-Baptiste / Mediapart