Chantal Akerman

Chantal Akerman (1950 – 2015), née à Bruxelles, était réalisatrice, auteure de scénarios, productrice, artiste et écrivaine. À 15 ans, elle découvre par hasard Pierrot le Fou (1965) de Jean-Luc Godard qui lui donne l’envie de faire du cinéma. Elle entre à l’école de cinéma de Bruxelles (l’INSAS) en 1967 qu’elle quitte aussitôt, rejetant le cadre rigide de l’école et réalise l’année suivante son premier court-métrage, Saute ma ville (1968), première expression d’un cinéma libre et radical. Akerman s’installe à New York au début des années 1970 où elle découvre le cinéma expérimental de Jonas Mekas et Michael Snow qui influence les films qu’elle tourne sur place, notamment La Chambre (1972) et Hotel Monterey (1972), et marqueront profondément son cinéma.

À son retour en Belgique, elle réalise Je, tu, il, elle (1974), puis réunit les financements nécessaires pour produire Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975). Ce film autour du quotidien d’une femme au foyer, pièce essentielle d’un cinéma féministe et présenté à la Quinzaine à Cannes en 1975, lui apporte la reconnaissance internationale et demeure une expérience cinématographique majeure dans l’histoire du cinéma, étudiée et admirée depuis des décennies. Le film a été nommé en décembre 2022 par la revue britannique Sight and Sound comme le meilleur film de tous les temps.

Artiste infatigable, Akerman trace sa route librement en défiant les frontières narratives et géographiques pour vagabonder entre les genres, travaillant tout autant la fiction, le documentaire, la comédie musicale ou l’adaptation littéraire. 

Sa filmographie compte une cinquantaine de films et a été largement montrée et acclamée dans le monde entier. Chantal Akerman est considérée comme étant l'une des réalisatrices européennes les plus importantes et influentes de sa génération de par sa modernité, son traitement visionnaire de l’image, du temps et de l’espace, les réflexions qui traversent ses films : sur l’identité, l’appartenance, la mémoire, le féminisme, le genre ou la sexualité.

Le dernier film de Chantal Akerman est un portrait de sa relation avec sa mère, Natalia, survivante de l'Holocauste et présence familière dans de nombreux films de sa fille.

Un documentaire saisissant sur les luttes, espoirs et déboires des migrants mexicains qui tentent de franchir illégalement la frontière américaine et sont constamment traqués par les services d'immigration alors qu'ils essaient de fuir les  difficultés de leur pays.

Un voyage dans le sud des États-Unis, après le meurtre brutal d'un homme noir par trois hommes blancs, donne lieu à une méditation pénétrante sur la mémoire, l'histoire, le paysage, le traumatisme et la rébellion.

Un voyage cinématographique, de la fin de l'été au plus profond de l'hiver, de l'Allemagne de l'Est à Moscou. Des actions minimalistes portent la fiction générale du film : celle des gens en transit ou en exode dans un pays qui semble ne plus exister vraiment.

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Dans ce film en mosaïque, hommes, femmes et enfants, tourmentés par leurs désirs, cèdent à l'excès de leurs sentiments au cours d'une chaude et orageuse soirée d'été en ville.

Anna, une cinéaste belge, parcourt le nord-ouest de l'Europe pour promouvoir son dernier film. Ses arrêts temporaires et rencontres éphémères dressent le portrait de la jeune femme.

Trois jours dans la vie de Jeanne Dielman, une jeune veuve qui vit avec son fils Sylvain dans un appartement. Son emploi du temps est immuable. Et puis un beau jour, tout se dérègle. 

Ce premier long métrage raconte les trois derniers instants de l'adolescence d'une jeune fille, abordant douloureusement l'âge adulte, et qui devra abandonner quelque chose d'elle-même pour s'y conformer.

Des plans panoramiques décrivent l'espace d'une pièce comme une succession de natures mortes, puis la cinéaste elle-même apparaît dans le tableau, assise dans son lit.

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