Le film Een idee van de zee se déroule dans l’internat maritime IBIS à Ostende (Belgique). Des garçons entre six et seize ans dorment, mangent et jouent dans des bâtiments qui donnent sur la mer. Ils apprennent à observer la mer, ils partent avec un bateau de pêche et aident l’équipage lors de la remontée du filet. Tandis que les marins travaillent, ils observent les poissons capturés et scrutent l’horizon depuis le pont. Dans les cours, ils étudient la mer sur les cartes maritimes, où le temps et les tempêtes sont inexistants.
Bien que la mer semble inaltérable comme l'éternité, elle est en train de changer. La côte baigne dans une atmosphère de nostalgie, comme si la mer se tournait vers le passé. La flotte de pêche disparaîtra tôt ou tard, certaines espèces de poissons menacées disparaîtront aussi. La criée d’Ostende s’effondre, le port est délabré, mais sous la peinture qui s'écaille, apparaît une autre couleur neuve.
« Pour faire corps avec son sujet, le film entremêle avec poésie les nouvelles technologies aux techniques rudimentaires du cinématographe : une belle idée de la contemporanéité. »
Pascal Catheland - Tënk
« Très créative, l'oeuvre fait preuve d'un travail subtil sur la couleur et traduit un plaisir sensible et impressionniste de la citation et du détournement artistiques, à la manière d'un peintre. »
Prix du patrimoine culturel immatériel - Festival Jean Rouch
« Dans Une idée de la mer, bien que la mer semble avoir été "maîtrisée" et pillée à grand renfort de technologies, la vie de ces gamins nous est contée avec un charme suranné. Leurs jeux de lampes de poches dans l’obscurité des dortoirs silencieux, les chorégraphies aquatiques surgissant en pleine mer et les costumes amidonnés des mousses, nous renvoient à d’autres temps avec nostalgie. Parfois le film lui même, derrière ses allures très contemporaines d’imagier de la mer emplie de trouvailles formelles, joue avec les aspects classiques et néanmoins datés du documentaire. Plongés dans le quotidien des enfants, dont l’avenir est tracé sur des cartes maritimes numériques et pisté au sonar, nous renouons alors avec l’imaginaire que porte cette immensité inquiétante entre ses eaux. »
Madeline Robert