Michel Khleifi

Michel Khleifi (1950) est né en Israël, dans une famille arabo-palestinienne. Il y travaille comme mécanicien automobile avant de quitter Israël en 1970, à l'âge de 20 ans, pour travailler chez Volkswagen en Allemagne. En chemin, Khleifi rend visite à un cousin en Belgique, où il décide de s’installer et vit depuis. Khleifi étudie alors la mise en scène de théâtre, la radio et la télévision à l'INSAS de Bruxelles et obtient son diplôme en 1977. Après avoir réalisé une série de reportages télévisés, il retourne dans sa région natale pour la première fois en 1980 pour réaliser le documentaire d’auteur Al Dhakira al Khasba [La Mémoire Fertile]. La Mémoire Fertile est le premier long métrage à être tourné en Cisjordanie palestinienne, lieu controversé. En 1987, Khleifi fait ses débuts dans la fiction avec Urs al-Jalil [Noce en Galilée], un film politique profondément ancré dans le conflit israélo-palestinien, tourné juste avant l'Intifada et avec lequel il se fait connaitre au niveau international. Noce en Galilée est le tout premier film palestinien sélectionné au Festival de Cannes, où il remporte le Prix de la critique internationale. La Cinémathèque royale de Belgique, l'actuelle CINEMATEK, a restauré plusieurs de ses films, dont Ma'loul fête sa destruction (1985), Noce en Galilée (1987), Nashid al-Hajjar [Cantique des Pierres] (1990) et Hikayatul jawahiri thalath [Le Conte des Trois Diamants] (1994). En montrant la complexité de la vie sous occupation dans toutes ses contradictions, les films de Khleifis ont marqué un tournant majeur dans l'histoire du cinéma palestinien. Plutôt que de se conformer à l'image d'une homogénéité interne et d’un dualisme externe, ses films nous invitent à réexaminer la Palestine/Israël comme la fusion de différentes voix et trajectoires d'individus qui adaptent leur pensée et leurs actions aux défis qui leur sont imposés. En tant que figure fondamentale du cinéma palestinien, les innovations formelles de Khleifis, un cinéma qui relie les formes documentaires et de fiction de manière informelle, et son approche labyrinthique de la mémoire collective palestinienne, continuent de résonner.

Youssef, un garçon palestinien de douze ans, tombe amoureux d'Aïda, une jeune fille et chef d'un gang d'enfants. Le conte de fées enchanteur de Khleifi se déroule dans la bande de Gaza au début des années 1990, pendant les jours turbulents de l'occupation israélienne.

Le patriarche d'un village palestinien demande au gouverneur israélien de lever le couvre-feu pour le mariage de son fils. La demande est acceptée, à condition que l'homme et ses soldats soient invités en tant qu'invités d'honneur.

Une fois par an, les anciens habitants de Ma’loul peuvent repartir dans leur village sous occupation Israélienne. Pendant le pique-nique traditionnel, Khleifi documente la manière dont l’histoire de cet endroit se perpétue dans la mémoire des anciennes générations et dans l'imagination de leurs enfants.

Mêlant avec lyrisme des éléments documentaires et narratifs, Khleifi dresse avec talent et amour le portrait de deux femmes palestiniennes dont les luttes individuelles à la fois définissent et transcendent les politiques qui ont déchiré leurs foyers et leurs vies.

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