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3x Chantal Akerman
Chantal Akerman

L'œuvre de la cinéaste belge Chantal Akerman est célébrée cette année par plusieurs institutions culturelles telles que Bozar, Cinematek et Argos. Dans le cadre de cette rétrospective, Avila met en ligne trois documentaires impressionnants: D'Est (1993), Sud (1999) et De l'autre côté (2002).

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La fête du court métrage ↓
Saute ma ville
Chantal Akerman , 1968

À l'occasion de La Fête du court métrage 2024, le tout premier film de Chantal Akerman, Saute ma ville, est mis en avant sur Avila. Ce court métrage annonce de nombreux thèmes, de techniques et d'intérêts qui ont prévalu dans son œuvre. 

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Broken View (Hannes Verhoustraete, 2023)

Un essai cinématographique et poétique sur le regard (gaze) colonial et la lanterne magique. L’un des tout premiers projecteurs d'images, la lanterne magique était utilisée dans la propagande coloniale belge pour mettre en valeur les bonnes œuvres de l'Église, l'État et l'industrie.

Film
Rosas danst Rosas (Thierry De Mey, 1997)

L’interprétation cinématographique de la performance de 1983 de la compagnie de danse Rosas. Le film entrelace de manière immersive et méticuleuse architecture, musique et mouvement.

Film
Fase (Thierry De Mey, 2002)

Vingt ans après la chorégraphie qui a lancé la compagnie de danse Rosas, la performance a été portée à l’écran. Le film explore la relation entre mouvement, musique et l’image, offrant une expérience visuelle unique et immersive.

Film
Inside the Distance (Elias Grootaers, 2017)

Un portrait poétique de Giorgi Shakhsuvarian, entraîneur de boxe arménien originaire de Tbilissi. Vivant et travaillant en Belgique, il prépare un jeune boxeur à devenir champion d’Europe. Le film entremêle la sensation de distance, l’expérience d’un flottement dans le temps et l’espace, et la dimension chorégraphique de la boxe.

Film
Not Waving, But Drowning (Elias Grootaers, 2009)

En route pour le Royaume-Uni dans des conteneurs, des réfugiés indiens se retrouvent coincés non loin de la zone touristique de Zeebruges, une ville balnéaire belge. À leurs côtés, nous perdons progressivement toute notion de temps et d’espace.

Film
Les rendez-vous d'Anna (Chantal Akerman, 1978)

Anna, une cinéaste belge, parcourt le nord-ouest de l'Europe pour promouvoir son dernier film. Ses arrêts temporaires et rencontres éphémères dressent le portrait de la jeune femme.

Collection
Paradox of Praxis

Cette collection est présentée à l'occasion de l'exposition Francis Alÿs. The Nature of the Game à WIELS (du 7 septembre 2023 au 7 janvier 2024) et offre une sélection de l'important travail vidéo de l'artiste.

Film
I comme Iran (Sanaz Azari, 2014)

La réalisatrice Sanaz Azari apprend à lire et à écrire en persan, sa langue d’origine. Peu à peu, les cours de langue sur la culture iranienne se transforment en un collage poétique qui interroge le concept de liberté et le sens de la révolution. 

Film
Soy Libre (Laure Portier, 2021)

Soy Libre montre l'insatiable désir de liberté d'Arnaud au cours d'une quête de près de dix ans qui le mène du nord de la France au Pérou en passant par l'Espagne.

Film
Vers la mer (Annik Leroy, 1999)

Les images en noir et blanc de Leroy voyagent le long des rives du Danube, racontant l’histoire d’une Europe de l’Est désintégrée et dévastée. Un film qui oscille entre le rêve poétique et le récit de voyage historique.

Film
Ma'loul fête sa destruction (Michel Khleifi, 1985)

Une seule fois par an, les habitants originels de Ma'aloul sont autorisés à retourner dans leur village occupé par Israël. Khleifi documente comment l'histoire de cet endroit se perpétue dans le présent : dans les souvenirs des anciennes générations et dans l'imagination de leurs enfants.

Film
La mémoire fertile  (Michel Khleifi, 1981)

Mêlant avec lyrisme des éléments documentaires et narratifs, Khleifi dresse avec talent et amour le portrait de deux femmes palestiniennes dont les luttes individuelles à la fois définissent et transcendent les politiques qui ont déchiré leurs foyers et leurs vies.

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Film
Floréal (Thierry De Mey, 1983)
Floréal
Thierry De Mey,
Film
Spectres (Sven Augustijnen, 2011)
Spectres
Sven Augustijnen,
ScreeningsSéancesVertoningen

ScreeningsSéancesVertoningen

Mezzo-TV
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Mezzo-TV
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Cinematek, Bruxelles
+ Q&A avec Jan Decorte
Première
Branden (Lisette Helga Neza, 2024)

Un poème collectif sur l’embrasement du pays natal, les conflits armés, le feu et la fumée qui transforment les êtres humains en 'réfugiés'. Une conversation avec cinq femmes issues de différentes diasporas concernant leur départ... et l'impossible arrivée. Une ode à la femme déplacée.

Courtisane, Gand
Premiere
Branden (Lisette Helga Neza, 2024)

Un poème collectif sur l’embrasement du pays natal, les conflits armés, le feu et la fumée qui transforment les êtres humains en 'réfugiés'. Une conversation avec cinq femmes issues de différentes diasporas concernant leur départ... et l'impossible arrivée. Une ode à la femme déplacée.

Proximamente Festival - KVS, Bruxelles
Netwerk Aalst, Alost
Le chantier des gosses (Jean Harlez, 1970)
Jean Harlez,

Dans les rues étriquées des Marolles, grouillent des gosses. Leur coin de paradis et d’illusions est un terrain vague où un beau jour arrivent des hommes en chapeau mou et d’autres en salopettes qui déploient des papiers… Doucement, la stupeur des gosses se transforme en révolte. Un film sur Bruxelles aux années cinquante, fait avec des gens de la rue.

Cinema Cosmos, Strasbourg
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Palace, Bruxelles
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Cinema ZED , Louvain
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Cinema Westside, Evergem
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Lumière, Anvers
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Leietheater, Deinze
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Pianofabriek, Bruxelles
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

CC Ter Dilft, Bornem
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Lumière, Bruges
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Flagey, Bruxelles
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Lumière, Malin
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Sphinx Cinema, Gand
Avila, present!
Golden Eighties (Chantal Akerman, 1986)

Dans une galerie marchande, clients et vendeuses se rencontrent tous les jours. Tous rêvent d'amour, chantent et dansent au rythme du chœur des shampouineuses. Un drame musical aux intrigues amoureuses complexes.

Un centre commercial de désirs

Perspective sur Golden Eighties

Texte d'introduction de Nina de Vroome

On est en 1986, dans un centre commercial de Bruxelles, et l’on rencontre une foule de personnages hauts en couleur. Il y a des magasins de vêtements et un salon de coiffure dans la lumière bleutée et stérile de façades en verre. Les talons des coiffeuses claquent joyeusement sur le carrelage blanc, lorsqu’un rebondissement romantique ravive les esprits. "Il l’a trompée !" Les clientes dévalent les escaliers, les épaules encore mouillées, et examinent les vitrines. Les shampouineuses chantent : "Il pleut ! Comme j'aime la pluie !", bien qu’on ait jamais l'occasion de la voir, la pluie, puisque le centre commercial est souterrain. La lumière du jour n'y pénètre pas et les personnages semblent se suffire les uns aux autres. Les nombreuses relations amoureuses restent confinées à cet univers de shopping. 

Comédie musicale énergique, Golden Eighties est le film le plus coloré de Chantal Akerman, réalisé à l'âge de 36 ans. Akerman est née à Bruxelles dans une famille juive polonaise. Sa mère, dont les parents ont tous deux été assassinés à Auschwitz, est une survivante de l'Holocauste. Cette histoire familiale a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre d'Akerman. Akeramn a plusieurs fois mis en images la relation avec sa mère, comme dans News from Home (1976), réalisé alors qu'elle vivait à New York, et No Home Movie (2015). Elle retourne en Belgique en 1973, où elle réalise notamment Je, tu, il, elle (1976), qui la rend célèbre. Elle s'installe ensuite à Paris. Elle a réalisé de nombreux longs métrages, courts métrages et documentaires qui ont inspiré des générations de cinéastes. Son film Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) a récemment été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine Sight&Sound du British Film Institute. 

Dans une conversation avec le producteur de théâtre belge Jan Decorte, Akerman explique comment Golden Eighties s'est transformé très naturellement en comédie musicale. "Quand tu entres dans une galerie, le matin (...) il suffit que les filles arrivent plus ou moins en même temps et qu'elles ouvrent leur boutique, pour que ce soit déjà choregraphié". Les filles sont observées à travers les vitrines des magasins et, à leur tour, elles épient constamment ce qui se passe à l'extérieur. Tout le monde fait du "lèche-vitrines" : le centre commercial est avant tout un lieu où sont cultivés les désirs. La vitrine du magasin de vêtements éveille l’envie d'un nouveau look afin d’être attirant(e) pour l’objet de son désir.

Golden Eighties présente un tourbillon continu de désirs jamais satisfaits. Akerman a déclaré à ce sujet : "L'amour, c'est comme une jupe. Si l'une ne vous va pas, vous en cherchez une autre". Dans la société de consommation moderne, l'amour devient interchangeable. Dans les années 1980, la société semble se détacher des relations à long terme et du passé. Mais l'Histoire a bel et bien eu lieu. Le personnage de Jeanne Schwartz, interprété par Delphine Seyrig, est une survivante polonaise des camps de concentration. Aujourd'hui, elle tient un magasin de vêtements avec son mari ennuyeux et leur charmant fils. La vie se déroule donc désormais dans ce monde de verre et de shampoing parfumé.

Les mélodies des Golden Eighties restent en tête. Akerman a écrit les chansons elle-même, avec le compositeur Marc Hérouet, interprétées par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, entre autres. À ses débuts, Akerman n'utilisait jamais de musique dans ses films, jusqu'à ce qu'elle rencontre Wieder-Atherton en 1984 et soit touchée par les rythmes, les motifs et l'énergie qu'elle apportait avec sa musique. Depuis, elles ont travaillé ensemble et sont devenues très proches. Sonia Wieder-Atherton a déclaré : "Je suis devenue sa bande-son, et elle est devenue les images de ma musique". Les images et la musique coïncident totalement dans Golden Eighties, une comédie musicale qui continue de résonner dans l'œuvre d'Akerman, où l'humour, le corps en mouvement et la musicalité restent omniprésents.

Netwerk Aalst, Alost
Le Lincoln, Paris
Cinematek, Bruxelles
Uniquement pour les étudiants
En salle
Kunstencentrum BUDA , Courtrai
En salle
Palace, Bruxelles
+ Q&A avec Sofie Benoot
En salle
Kunstencentrum BUDA , Courtrai
En salle
Kunstencentrum BUDA , Courtrai
En salle
Sphinx Cinema, Gand
+ Q&A avec Sofie Benoot
En salle
Kunstencentrum BUDA , Courtrai
Avila, present!
Netwerk Aalst, Alost
Avila, present!
Pianofabriek, Bruxelles
Avila, present!
Pianofabriek, Bruxelles
Avila, present!
Pianofabriek, Bruxelles